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LOGISTIQUE

Fortes perturbations dans la logistique des V&S

Les expéditions internationales de V&S sont affectées par les grèves perlées liées à la réforme des retraites et l’expansion du coronavirus aggrave des problèmes récurrents en Chine
Jean-Marc Lisner, patron de la filiale de Castel au Japon, n’en démord pas : « La situation, si elle perdurait, pourrait faire perdre aux vins français tout le bénéfice de l’accord de partenariat économique euro-nippon entré en vigueur l’an passé. » Ledit accord, qui abolit les droits de douane sur les vins européens importés au Japon, y a en effet relancé les vins de l’Hexagone. Encore faut-il qu’ils arrivent à bon port… Or, avril, mois stratégique au Japon, approche : « C’est la période où les distributeurs présentent leurs nouveautés et leurs réassortiments. L’enjeu est important : ce sont plusieurs millions de cols à destination du Japon qui sont bloqués ou retardés à cause des grèves dans les ports français. »
Trois grands corps de métier s’adonnent à tour de rôle à ces grèves : les dockers, les grutiers et les remorqueurs. Une stratégie potentiellement piégeuse : « Votre marchandise va certes pouvoir entrer dans le port le jour où les dockers travaillent, mais n’en ressortira pas lorsque les grutiers et les remorqueurs débaucheront, explique Laurent Balian, directeur de Fatton Taiwan & Shenzhen. Résultat : un surstockage dans les ports, devenant ingérable et hors de prix : les factures de branchement des conteneurs reefers bondissent littéralement ! »
Le logisticien suggère d’emprunter d’autres ports européens : « Barcelone au lieu de Fos pour les vins du Languedoc, Anvers ou Rotterdam au lieu du Havre pour les autres origines. Tous nos clients cependant ne peuvent pas se permettre un tel détour qui engendre un surcoût d’environ 500 à plus de 1 000 € par conteneur. »
Christophe Cheyroux, représentant en Chine d’Haropa (ports du Havre, de Rouen et de Paris) minore les impacts. « Les mouvements sociaux sont annoncés par les fédérations nationales concernées une semaine à l’avance et durent entre 24 et 72 heures maximum. Les compagnies maritimes, ainsi prévenues, peuvent donc se préparer – sauter l’escale notamment – et à leur tour alerter leurs clients transitaires. Une gestion de crise fine est donc possible. Les exportateurs peuvent se montrer proactifs en faisant un point régulier avec leurs logisticiens et ainsi trouver des alternatives face aux difficultés réelles. »
Réduction du nombre de ports chinois desservis
Le même estime que les grèves ne sont pas seules en cause dans les perturbations : « Dès octobre-novembre 2019, on a constaté une baisse des expéditions vers les ports chinois, liée à l’épisode de guerre commerciale avec les États-Unis. Les compagnies maritimes ont adapté leur offre en conséquence en supprimant les escales non rentables. Les logisticiens et leurs clients se sont donc retrouvés avec un moindre choix… tant en termes d’escales que de navires, moins nombreux mais plus remplis. »
Le phénomène risque de s’amplifier avec le coronavirus qui ralentit considérablement la consommation chinoise (relire V&S news du 07/02/2020 : « La consommation chinoise de V&S pourrait baisser de 8 à 15% à cause du coronavirus »). « À nouveau, des escales vont sauter, des rotations être supprimées », pronostique Laurent Balian. Ses collègues de Hillebrand pointent un autre souci : « Les ports chinois semblent fonctionner normalement, mais les contraintes de capacité concernant le fret domestique entraînent des retards à la sortie des marchandises. Heureusement, les principaux terminaux ont également annoncé une exemption des frais de surestarie (stationnement des marchandises dans le port au-delà de la période prévue, ndlr.) » « Les primeurs 2018 à Bordeaux sont en passe d’être livrés. Quelles solutions pour les acheteurs asiatiques ? s’interroge Laurent Balian. L’avion, éventuellement, mais il coûte cher et, à nouveau, sur la Chine, il pose problème, de nombreuses compagnies ayant suspendu leurs vols. »
À terme, Laurent Balian craint que les grèves en cours ne compromettent l’avenir des ports français. « Les armateurs sont échaudés. Certains parlent de supprimer l’escale du Havre. Anvers ou Rotterdam ne seront plus alors des alternatives, mais des passages obligés. »

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