Les vignerons indépendants tirent la sonnette d'alarme 
LOGISTIQUE
Haropa Port concentre 80% des exportations maritimes de V&S français
Chaque année, 1,3 milliard de bouteilles sort des terminaux normands, hissant Le Havre à la place de premier port d’exportation des vins et spiritueux français. Un dynamisme insolent avec une croissance de 11% annoncée pour 2022.
À la première place du commerce extérieur français, Haropa Port fédère depuis deux ans les ports du Havre, de Rouen et de Gennevilliers. Une place portuaire par laquelle transite chaque année 1,3 Md de bouteilles représentant 140 000 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP). La montée en puissance du Havre s’explique à la fois par la conteneurisation et par le gigantisme des navires, ce qui contraint les armateurs à ne choisir qu’un ou deux ports d’escale par pays. « 80% des V&S français sont aujourd’hui exportés depuis Haropa Port, seizième port au monde le mieux connecté en termes de lignes maritimes régulières conteneurisées, annonce Florian Maraine, chef du service développement des filières industrielles et logistiques d’Haropa Port. Nous sommes connectés à 650 ports dans le monde grâce à la présence d’une cinquantaine d’armements. Les États-Unis, avec 40% des volumes, concentre l’essentiel des exportations de V&S français, devant la Chine (6%), le Japon (6%) et le Canada (5%). Avec 4% des flux, Singapour constitue un hub de transbordement des vins redistribués vers les ports d’Asie du Sud-Est et d’Océanie. Nous avons des transit-time de 15 jours en direct vers les ports du Moyen-Orient. Nous possédons des lignes directes vers les Antilles et la Polynésie. Le marché est particulièrement dynamique, avec encore une hausse de 11% en 2022. L’exportation représente 80% des volumes transitant par Haropa, mais nous enregistrons également le fort développement des importations depuis le Chili, l’Afrique du Sud et l’Australie. En spiritueux, si nous importons d’importantes quantités de whisky, tequila et rhum, nous exportons de la vodka française et du cognac. »
10% des flux de vins et spiritueux en reefers
Par catégorie, le vin concentre à lui seul 38% des volumes traités dans le port normand, devant les spiritueux (21%), les autres boissons alcoolisées (32
%) et le champagne (9%). Quant aux flux expédiés sous température dirigée, 10% des V&S sont empotés dans des conteneurs reefers réglés sur 15 degrés. Des expéditions soumises à la saisonnalité sur le Canada et les États-Unis. Le champagne exporté au Japon est systématiquement conditionné dans des reefers. Le reste des cargaisons voyageant sous température dirigée concerne les vins de gamme moyenne, les grands crus supportant des variations de température du fait de la qualité des produits. Quelques importateurs, par choix, demandent soit du reefer soit des kits iso pour protéger les vins des fortes amplitudes de température.
Dans la zone portuaire du Havre, les V&S sont entreposés dans une cinquantaine d’entrepôts opérés par des commissionnaires de transport et en douane, spécialistes de la filière : Hillebrand Gori, Seafrigo, Kuehne+Nagel, Bolloré Logistics, Sealogis… La sécurisation des sites dédiés aux opérations de groupage et d’empotage des conteneurs entiers de vins et spiritueux est essentielle. « Nous sommes le deuxième port au monde certifié ISO 28000, c’est la norme la plus haute en termes de sûreté de la chaîne d’approvisionnement. Notre police portuaire armée surveille les terminaux et les entrepôts. C’est un sujet que nous prenons très au sérieux », détaille le chef du service développement des filières industrielles et logistiques d’Haropa Port.
Logique multimodale : champagne !
Dans le souci de réduire leur impact sur la planète et d’améliorer leur RSE, « les directeurs supply chain intègrent de plus en plus des solutions de transport multimodales », constate Florian Maraine. Ainsi, en 2022, Naviland Cargo est passé de 5 à 7 allers-retours par semaine entre Le Havre et Bordeaux. Toujours en 2022, la fréquence Lyon-Le Havre est passée elle aussi de 5 à 7 allers-retours hebdomadaires. En 2021, Delta Rail a doublé sa liaison entre Le Havre et Chalon-sur-Saône. Dijon est relié au Havre cinq fois par semaine par les trains de Naviland Cargo. L’intensification du recours au transport fluvial depuis 2010 a porté ses fruits, avec désormais 25% des expéditions de champagne par voie d’eau depuis les quais de Gennevilliers, pour être ensuite embarquées sur les navires de mer. L’ambition d’Haropa Port est de porter la part du fleuve et du rail à 20% en 2025, contre 15% actuellement.
À la première place du commerce extérieur français, Haropa Port fédère depuis deux ans les ports du Havre, de Rouen et de Gennevilliers. Une place portuaire par laquelle transite chaque année 1,3 Md de bouteilles représentant 140 000 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP). La montée en puissance du Havre s’explique à la fois par la conteneurisation et par le gigantisme des navires, ce qui contraint les armateurs à ne choisir qu’un ou deux ports d’escale par pays. « 80% des V&S français sont aujourd’hui exportés depuis Haropa Port, seizième port au monde le mieux connecté en termes de lignes maritimes régulières conteneurisées, annonce Florian Maraine, chef du service développement des filières industrielles et logistiques d’Haropa Port. Nous sommes connectés à 650 ports dans le monde grâce à la présence d’une cinquantaine d’armements. Les États-Unis, avec 40% des volumes, concentre l’essentiel des exportations de V&S français, devant la Chine (6%), le Japon (6%) et le Canada (5%). Avec 4% des flux, Singapour constitue un hub de transbordement des vins redistribués vers les ports d’Asie du Sud-Est et d’Océanie. Nous avons des transit-time de 15 jours en direct vers les ports du Moyen-Orient. Nous possédons des lignes directes vers les Antilles et la Polynésie. Le marché est particulièrement dynamique, avec encore une hausse de 11% en 2022. L’exportation représente 80% des volumes transitant par Haropa, mais nous enregistrons également le fort développement des importations depuis le Chili, l’Afrique du Sud et l’Australie. En spiritueux, si nous importons d’importantes quantités de whisky, tequila et rhum, nous exportons de la vodka française et du cognac. »
10% des flux de vins et spiritueux en reefers
Par catégorie, le vin concentre à lui seul 38% des volumes traités dans le port normand, devant les spiritueux (21%), les autres boissons alcoolisées (32
%) et le champagne (9%). Quant aux flux expédiés sous température dirigée, 10% des V&S sont empotés dans des conteneurs reefers réglés sur 15 degrés. Des expéditions soumises à la saisonnalité sur le Canada et les États-Unis. Le champagne exporté au Japon est systématiquement conditionné dans des reefers. Le reste des cargaisons voyageant sous température dirigée concerne les vins de gamme moyenne, les grands crus supportant des variations de température du fait de la qualité des produits. Quelques importateurs, par choix, demandent soit du reefer soit des kits iso pour protéger les vins des fortes amplitudes de température.
Dans la zone portuaire du Havre, les V&S sont entreposés dans une cinquantaine d’entrepôts opérés par des commissionnaires de transport et en douane, spécialistes de la filière : Hillebrand Gori, Seafrigo, Kuehne+Nagel, Bolloré Logistics, Sealogis… La sécurisation des sites dédiés aux opérations de groupage et d’empotage des conteneurs entiers de vins et spiritueux est essentielle. « Nous sommes le deuxième port au monde certifié ISO 28000, c’est la norme la plus haute en termes de sûreté de la chaîne d’approvisionnement. Notre police portuaire armée surveille les terminaux et les entrepôts. C’est un sujet que nous prenons très au sérieux », détaille le chef du service développement des filières industrielles et logistiques d’Haropa Port.
Logique multimodale : champagne !
Dans le souci de réduire leur impact sur la planète et d’améliorer leur RSE, « les directeurs supply chain intègrent de plus en plus des solutions de transport multimodales », constate Florian Maraine. Ainsi, en 2022, Naviland Cargo est passé de 5 à 7 allers-retours par semaine entre Le Havre et Bordeaux. Toujours en 2022, la fréquence Lyon-Le Havre est passée elle aussi de 5 à 7 allers-retours hebdomadaires. En 2021, Delta Rail a doublé sa liaison entre Le Havre et Chalon-sur-Saône. Dijon est relié au Havre cinq fois par semaine par les trains de Naviland Cargo. L’intensification du recours au transport fluvial depuis 2010 a porté ses fruits, avec désormais 25% des expéditions de champagne par voie d’eau depuis les quais de Gennevilliers, pour être ensuite embarquées sur les navires de mer. L’ambition d’Haropa Port est de porter la part du fleuve et du rail à 20% en 2025, contre 15% actuellement.
1,4 Md€ d’investissements sur l’axe Seine d’ici 2026
La naissance d’Haropa, fusion du Havre, de Rouen et de Paris en juin 2021 – 84 M de tonnes de marchandises dont 30 Mt de conteneurs – a été assortie d’une volonté d’investissement de 1,4 Md€ sur 5 ans.
Premier signal fort, l’allongement de 700 mètres de linéaire des quais de Port 2000, qui portera la capacité additionnelle à 1 million d’EVP avec la construction des postes à quai 11 et 12. Le linéaire sera mis en service fin 2023.
Autre investissement attendu depuis de longues années, la réalisation de la chatière de Port 2000. La construction de ce chenal d’accès permettra aux barges une connexion directe aux terminaux à conteneurs. « L’objectif est d’améliorer la fluidité du fleuve en sécurisant 24h/24 et 7 jours/7 le passage des barges, et d’augmenter la part du fleuve de 8 à 12% au cours des quatre prochaines années », annonce Florian Maraine, chef du service développement des filières industrielles et logistiques d’Haropa Port. Un investissement de 124 M€ soutenu par l’Europe. Après une phase de concertation, le projet est actuellement soumis à l’enquête publique.
