Dartess se place en procédure de sauvegarde pour apurer le passé

Spécialiste de la logistique, Dartess, basé à Blanquefort dans la banlieue de Bordeaux, s’est placé sous la protection de la justice avec l’espoir de tirer un trait sur son passé. En 2010 pourtant, la naissance de la société Dartess semblait avoir eu lieu sous une bonne étoile. À l’époque, TRG, filiale du groupe familial Tesson et bien implanté auprès des grands crus pour traiter leur logistique, reprend Mitsiu, numéro un du secteur à Bordeaux, qui apporte également une activité d’embouteillage pesant aujourd'hui 13 M de cols/an. Le nouvel ensemble est baptisé Dartess, association du nom de Jean-Luc Darfeuille, fondateur de Mitsiu et qui reste aux commandes, et de celui de Tesson. Six mois plus tard, Dartess reprend la société TSA à Saint-André-de-Cubzac. L’ensemble possède aujourd’hui 100 000 m² d’entrepôts répartis sur une dizaine de sites, génère 16 M€ de CA, expédie 50 M de bouteilles/an dont 7 M de bouteilles pour l’e-commerce, et se targue d’avoir 180 négociants comme clients, soit près de la moitié de la Place de Bordeaux. L’activité n’est pourtant pas équilibrée même si elle enregistre, selon la nouvelle direction, « un très net renversement de tendance de ses résultats, sans pour autant dégager encore les profits nécessaires à sa consolidation ».

Mise en cause de l’ancien dirigeant
Une situation dont les dirigeants actuels font porter la responsabilité à Jean-Luc Darfeuille qui a quitté le groupe fin 2011 pour diriger la Société Bordelaise d’Embouteillage (SBE). Il a laissé, selon eux, une situation comptable compliquée avec un système de « surfacturation entre les différentes sociétés du groupe », explique Frédéric Lanteri, l’actuel directeur général qui ajoute : « La reprise en main opérationnelle n’a pu vraiment être engagée que début 2012. » De plus, l’activité serait, selon ce dernier, toujours plombée par plusieurs « contrats immobiliers très engageants et impliquant d’énormes frais ». D’où l'intérêt de la procédure de sauvegarde qui concerne la société Dartess, mais ni la holding groupe Dartess, ni Grand Cru Storage, ni Dartess Saint André (ex TSA). « La procédure de sauvegarde n’a pas vocation à durer plus de 6 mois et permettra, avec l’aide d’un mandataire connaissant bien l’histoire de l’entreprise, de renégocier ces contrats », estime Frédéric Lanteri. Dartess reproche en outre à Jean-Luc Darfeuille « un début de concurrence de l’ancien dirigeant de Mitsiu qui, malgré une clause le lui interdisant, a entrepris de détourner une partie de la clientèle de la société ». Une accusation rejetée tout net par Jean-Luc Darfeuille : « Tesson a repris Mitsiu il y a 3 ans et demi. J’imagine donc qu’ils y avaient intérêt. Depuis, je suis passé à autre chose et je fais du négoce. »